Rétro 2015 (5/5). Souvenirs d’une (très) belle aventure…

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Dimanche 25 octobre, descente du Colorado, 11h10. Mal rasé, comme d’hab’, mais plutôt frais, Benjamin apparaît, soulagé. Il touche au but. Le stade de la Redoute n’est plus qu’à 500 mètres : une broutille à l’échelle du Trail de Bourbon (94 km ; 5655 mètres de D+), un chemin royal vers la délivrance, déjà emprunté la nuit d’avant par les trois autres membres de 100% Trail Angers qui, eux, sont sortis indemnes de la tant redoutée Diagonale des fous (164 km ; 9920 mètres de D+).

Il y a trois ans, lors de notre découverte du Grand Raid de la Réunion, la perspective de raconter ce périple à travers l’Île intense nous avait quelque peu déboussolés, Guillaume et moi. Par où commencer ? Comment résumer une aventure de près de 50 heures ? Est-ce d’ailleurs bien utile de mettre des mots sur des émotions et/ou des douleurs ?

Une semaine après, les idées, teintées de nostalgie, se font un peu plus claires, les frissons ressentis à Saint-Pierre ont une autre saveur – si, si, on vous jure, on se serait cru sur une étape du Tour de France ! -, l’ascension du Maïdo au lever du soleil également. Et on ne parle pas de ces lueurs rouges, entraperçues ici et là, symboles d’un volcan en fusion, ni de cette libération du côté de Saint-Denis. Autant d’instants vécus différement par les uns et les autres… – B. L.

Benoît – 773e du GRR en 49h01’49

 Le meilleur moment

« Le premier lever de soleil entre Piton Sec et Piton Textor (km 34-40), plus impressionant – pour moi – que le second au Maïdo. Pourquoi ? Il y a trois ans, la première nuit avait quasiment duré… 24 heures, la faute à cette fichue météo. Pas cette fois. Même en pleine course, admirer les paysages qui vous entourent donne des ailes. Et plus encore. »

Le pire moment

« Aussi fou que cela puisse paraître, il suit de quelques minutes seulement le meilleur moment. La descente sur Mare à Boue (km 50) – un jeu d’enfant pour tous les coureurs du dimanche ! – m’a ramené à la réalité. Ma douleur au genou droit s’est réveillée. C’était prévu. Pas de quoi, pour autant, se taper la tête contre un mur. La souffrance fait partie du trail… »

L’image qui restera gravée 

« Il y en a deux : ce retour au stade de la Redoute, dix heures après avoir franchi la ligne d’arrivée, avec cette agréable sensation d’avoir vécu et surtout partagé un truc de fou avec des amis. Encore une fois. Et ces sourires : ceux de nos accompagnateurs, bien sûr, mais aussi ceux des Réunionnais qui font de la Diagonale un moment de partage 164 bornes durant. »

Guillaume – 772e du GRR en 49h01’48

Le meilleur moment

« Le départ, avoir la chance d’être présent à Saint-Pierre et de vivre une seconde fois cette aventure incroyable. Communier avec une foule énorme de raideurs et de supporters pendant les cinq premiers kilomètres. Partager ensuite cette ambiance et cette chaleur tout au long des sentiers jusqu’à la Redoute, faisant vraiment de cette course un événement unique.. »

Le pire moment

« La montée entre rivière des Galets et l’école de Roche Plate (km 105) : une deuxième partie de nuit compliquée, durant laquelle le manque de sommeil et la fatigue générale nous obligent à nous arrêter fréquemment sur le bord du sentier pour faire des micro-siestes. Une ascension longue, interminable et quelque peu ennuyeuse, avec en point de mire le ravito de Roche Plate, qui se rapproche et s’éloigne en fonction des suppositions et des souvenirs de chacun.  Que ce fut long ! »

L’image qui restera gravée

« L’arrivée à la Redoute en compagnie de mes deux compagnons de route (et de galère!). Partager cette happy end avec eux, avec nos suiveurs et aussi avec ceux restés en Métropole : source d’émotions inoubliables, que seule la Diagonale des fous et la Réunion peuvent procurer…Alors, c’est sûr, j’y retournerai ! »

Mickaël – 774e du GRR en 49h01’50

 Le meilleur moment

« Le départ ! J’ai la chance d’avoir pris le départ de cette course mythique, d’avoir vécu une expérience inoubliable dès le début. La foule en délire pendant plusieurs kilomètres m’a franchement donné la chair de poule… »

Le pire moment

« La seconde nuit dans Mafate. Entre sommeil et fatigue physique, les minutes semblaient être des heures… Le lever du jour dans la montée du Maïdo (km 111) est tombé à pic ! »

L’image qui restera gravée

« Le franchissement de la ligne d’arrivée main dans la main avec mes compagnons de course, au coeur d’un stade de la Redoute si longtemps espéré, où nos fidèles suiveurs (Sarah et Abel en premier lieu) nous attendaient. Je retiendrai aussi cette ambiance si particulière avant le départ. Le silence et la concentration des concurrents étaient perceptibles, limite stressants. Il parait que c’est aussi ça le Grand Raid. »

Benjamin – 695e du Trail de Bourbon en 31h20’34

 Le meilleur moment 

« Déjà, il y a ce lever du jour en haut du Côteau Kerveguen et la vue sur le cirque de Cilaos, cette découverte du cirque de Salazie magnifique depuis le gîte de Belouve, le sentier Scout à flan de montagne, l’arrivée à Aurère en plein milieu de Mafate : ambiance hors du commun. Et enfin l’arrivée au stade de la Redoute. La délivrance. »

Le pire moment

« Il y a cette montée de Dos d’âne de nuit et dans la chaleur moite, ce sentier interminable pour arriver à la Possession et enfin le Chemin des Anglais de nuit à bout de force. Bref, toute la nuit du samedi au dimanche ! »

L’image qui restera gravée

« L’immensité des paysages et de l’ambiance fantastique qui règne tout au long du parcours de jour comme de nuit. »

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