A chacun son sommet !

Retour sur nos cinq jours à Vielle-Aure, où nous sommes passés par toutes les émotions à l’occasion du Grand Raid des Pyrénées. 

MERCREDI

C’est le grand jour, ou presque ! Si Fab’ et Micka’ ne s’élanceront que demain matin, à 6h pétantes, pour une (très) longue aventure (215 km ; 12 150 m de D+), ils ont déjà goûté à l’ambiance familiale du GRP au cours du traditionnel retrait des dossards à Vielle-Aure (Hautes-Pyrénées). Sûr, ces rectangles de papier seront maltraités, chiffonnés, voire déchirés, au gré des sommets – il y en aura un paquet ! -, témoins d’une virée dont la dureté est aujourd’hui difficilement explicable…

Ils sont passés sous l’arche d’arrivée de l’UT4M, à deux, en 2018. Bis repetita dans les Pyrénées, samedi ou dimanche ? On y croit fort ! 

JEUDI

S’ils ont passé des heures à « poncer » les bosses de l’étang Saint-Nicolas, à Angers, ces derniers mois, ils ont aussi griffonné quelques bouts de papier afin d’établir un « prévisionnel ». Partir sur quel rythme? Aborder l’Ultra-Tour du GRP (215 km ; 12 150 m de D+) comme un ultra « lambda »? Partir moins vite? Toujours à deux? Dur, dur…

Ce matin, à Vielle-Aure, ce « prévi », Fab’ et Micka’ l’ont mis de côté, bien décidés à avancer. Et alors? On les a quittés en début de soirée à Pierrefitte (km 73 ; 3 672 D+ ; 3 988 D-) – la première base de vie -, gonflés à bloc, satisfaits de leur première journée ensoleillée, en avance sur ce fameux « prévi ». Leur classement, à cet instant précis? 99e et 100e après 13h15 d’efforts. 

Et pendant ce temps-là, une histoire identique à la veille s’est jouée à Vielle-Aure : vérification des sacs, retrait des dossards (5422, 5358, 6033) légère impatience d’avant-course… Dans le rôle des acteurs principaux, cette fois : Estelle, Marion et Thierry, tous conscients d’être face à un sacré morceau : le Tour de Néouvielle (43 km, 2 500 m de D+). Et motivés par un seul et même objectif : franchir la ligne d’arrivée. Là encore, on y croit fort!

VENDREDI

Cette fois, ça se complique sérieusement… Comment résumer une journée au cours de laquelle personne n’a débranché?

Évacuons tout de suite le programme de samedi, soit le Tour des Lacs (80 km ; 5 000 m de D+). Retrait des dossards, vérification des sacs, bla-bla-bla… Suiveurs jusqu’ici, Benoît (dossard 3192) et Guillaume (3251) n’auront pas à chercher bien loin pour trouver une source d’inspiration…

Comment, en effet, ne pas être inspiré par la partition jouée ces dernières heures par les membres de 100% Trail Angers, tant sur le Tour de Néouvielle (43 km ; 2 500 m de D+), que sur l’Ultra-Tour (215 km ; 12 150 m de D+) !

Imaginez, sur la distance phare, Fab’ et Micka’ en sont, ce vendredi soir, à plus de 38h d’efforts… Dans leur rétroviseur : déjà 165 km, des tonnes de sommets avalés, des paquets de descentes ingurgitées et une motivation… intacte! Sûr, aux portes du top 50, ils ne sont plus qu’à quelques dizaines de kilomètres d’une performance hors normes…

Celle livrée par Estelle (996e), Marion (997e) et Thierry (773e), ce vendredi, l’est tout autant! Néophytes des trails de haute montagne, ils ont été au bout d’eux-mêmes pour décrocher une breloque bien méritée! Mille bravos à eux pour leur ténacité, leur abnégation et surtout leur sourire après une très belle aventure… La montée du Pla d’Adet? Ok! Celle du Portet? Ok! La Hourquette de Caderolles? Ok! Ils ont essuyé les difficultés une à une pour s’offrir un bain de foule à Vielle-Aure! Pour ça, chapeau bas…

SAMEDI

A 13h11, Fab’ et Micka’ réalisent l’impossible : franchir la ligne d’arrivée de l’Ultra-Tour, main dans la main, 68e et 69e sur 427 partants, après plus de 55h à bloc (215 km ; 12 500 m de D+)! Respect. Vraiment. Ça, c’est pour le résumé succinct (on y reviendra, promis !)

Pendant ce temps-là, Benoît et Guillaume se sont frottés au Tour des Lacs (80 km ; 5 000 m de D+). Hélas, une pierre mal placée a contrarié les plans du « grand », arrêté au col du Sencours (km 50). Benoît a, quant à lui, rallié Vielle-Aure en 13h46 (66e/1180).

DIMANCHE

Clap de fin sur notre périple pyrénéen… Aujourd’hui, les cannes sont dures comme de la pierre, les traits sont tirés – surtout pour deux d’entre nous, ici Fab’ et Micka’, qui ont « voulu » enchaîner deux nuits blanches -, et les esprits sont embués. Comme d’hab’, quoi! Et, malgré tout ça, on recommencera! Prochain rendez-vous? Le Grand Trail du Sancy, fin septembre.

PS (en gras, souligné, s’il vous plaît) : mille mercis à notre joyeuse bande de suiveurs, qui nous retape tant qu’elle peut aux moments opportuns, et à vous pour vos gentils messages…